dimanche 12 octobre 2008

POSTAMBULE

Homo, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre sur les ondes, sur le papier, sur la toile, dans les médias ; reconnais tes droits, dans l’immédiat ! Le puissant empire hétérosexuel, fondé de préjugés, de fanatisme, de superstitions et de mensonges, se fissure de toutes parts. Le flambeau d’éclaireurs éclairés dissipe les nuages de la sottise et de l’usurpation. L’homo esclavagé brise la loi du silence, sort de l’ombre en brisant les fers de la morale. Il devient libre. Ô maux ! Cesse de stagner : suis la splendide oriflamme qui cabriole dans les capitales européennes, dans les métropoles d’Amérique, portée par les justes qui luttent pour toi, où que tu sois ; soutiens-la qui gravit des montagnes et renverse des lois, qui enfonce des portes et agite sous les toits. Cesse de te taire : chante avec moi la mémoire des martyrs, ceux qui en leur temps semèrent l’évènement, récoltant la tempête ; leurs cendres balisent notre chemin de croix. Cesse de te leurrer : ne te satisfait pas d’une vague tolérance, si prompte à condamner ce qu’elle accepte en apparence. L’on aime pas sincèrement ce que l’on se contente de tolérer, alors la tolérance ne doit suffire que d’étape intermédiaire ; appuie-toi dessus pour te hisser par-delà la mêlée. Les homosexuels peuvent faire la pluie et le beau temps, la provocation est leur pouvoir. Ce que la dominance leur a ravi, la subtilité leur a rendu. La justice a un nom, celui qu’on donne à son combat. Cesse de t’apitoyer, la parole est une arme : elle ne se demande pas, on la prend. On ne construit rien de solide sans être militant. La guerre n’a pas de sens mais maintenant ou jamais, c’est de l’autodéfense. Il n’y a qu’à le vouloir qu’on s’affranchit des barrières qu’on nous oppose.
Cesse de pleurer sur ton sort : pense à ceux qui sont morts, pendus en Iran, passés à tabac, cramés dans les camps, internés à Cuba, forcés aux travaux, frappés à la crosse dans le Wyoming. Pense aux exilés, aux suicidés, aux refoulés, à ceux réprimés par l’opprobre, séquestrés au placard. À ceux discriminés, et au travail, et en famille, et en société, par l’homophobie ordinaire. À ceux décimés par le SIDA et accusés de propager cette peste des pédés. Aux ceux insultés dans des manifestations, sur leur palier, au seuil d’un bar, dans un jardin public, à ceux constamment conspués, méprisés, bousculés. À ceux et celles, lesbiennes, bisexuels, gays ou transsexuels, malheureux d’être simplement eux.
Homo ! pense à toutes les victimes d’hier, d’aujourd’hui et demain, quand tu te demandes si tu n’y peux rien.

En leur nom, signe la déclaration.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hum, j'aime.

Fred a dit…

Je signe itou ;))